04 - « Ces gentils Occidentaux qui ont besoin de soigner nos cicatrices ! » | L'Iran, déçu mais debout | RoohSavar
Le cinéaste pointe le doigt vers le marché culturel occidental, mais aussi leur « conscience culpabilisée ». « On nous demande, en tant qu’Iranien et Iranienne, que nous parlions de nos douleurs. »
Malgré ces études en philosophie à l’Université de McGill, et malgré ce que l’on attend de vous et du cinéma iranien à l’international, Mani Haghighi n’a pas fait le choix de faire des films intellectuels. Né en 1969 à Téhéran, le petit-fils d’Ebrahim Golestan, le géant du cinéma et de la littérature iranienne, Mani Haghighi a tous les atouts pour choisir un parcours typique d’un cinéaste iranien que le monde entier pourrait admirer : le cinéma d’auteur intellectuel. Mais il a choisi un autre chemin : les films thriller, policier, même satirique. Pourquoi ce choix ?
« Si je veux être honnête, c’est ce genre de cinéma qui m’a choisi, et pas l’inverse. Je n’ai pas décidé de faire ce genre de film. Je suis tout autant surpris que vous », me répond-il. « Quand je commence un projet, à chaque fois, je me pose la même question que vous. Je me dis, par exemple, c’est tellement bizarre que je sois en train de réaliser une comédie policière sur les assassinats en série (les assassinats politiques des années 1990 en Iran)».
Il se laisse emporter par l’idée. C’est tout.